À Propos de Houria

Le soir, Houria rentrait au foyer familial, vivant modestement, entourée de meubles récupérés grâce à Emmaüs. Tables et fauteuils des années 50 ainsi qu'une grosse pendule ornaient la maison, offerte par son père à sa mère. Cependant, sa mère, étant analphabète et ne pouvait pas lire l'heure.

Chaque matin, pour envoyer les enfants à l'école, elle scrutait la rue depuis la fenêtre. Quand elle voyait les parents et leurs enfants défiler, elle les appelait : "Vite, vite, habillez-vous, il faut partir !" Houria, toujours un peu dans son monde, perdue dans le fil de ses pensées, probablement marquée par un trouble de l'attention, était toujours en retard, enfilait ses baskets et courait à perdre haleine. L'école n'était qu'à 400 mètres, mais chaque foulée la rapprochait d'une victoire. Toujours à l'heure, in extremis.

C'est là, sur ce petit chemin vers l'école, que son deuxième talent pour la course a commencé à se dessiner. Elle va vite se faire remarquer lors des compétitions sportives de l'école. La fille qui courait simplement pour ne pas être en retard devenait une athlète. De grands clubs l'ont recrutée, et, contre toute attente, elle est devenue championne du 400 mètres à l'âge de 18 ans.

C'est une histoire tissée d'efforts, de petites victoires quotidiennes et d'une famille qui avançait ensemble, portée par l'espoir et la résilience. Ce chemin, pavé de modestie et de détermination, lui a appris que courir n'est pas seulement une manière d'arriver quelque part, mais aussi une manière de s'élever.

Lors de son parcours, Houria va côtoyer des personnes de tous horizons, sociaux, culturels, religieux, politiques et éthiques. Cependant, elle fait un constat particulier au Maroc :

Les étrangers expatriés au Maroc ont tous des riads où l'on retrouve l'histoire de l'architecture artisanale marocaine.

Chez ses confrères marocains, elle visite des villas plutôt modernes, faites d'une architecture très occidentale. Parfois elle s'est même demandée si elle n'était pas à Miami plutôt qu'à Marrakech !

Ce constat a ses raisons, dit-elle, et elle ne le juge pas. Mais elle s'est donné un défi dans sa prestation d'architecte d'intérieur au Maroc : comment partir d'une base moderne et y mettre la touche artisanale marocaine sans tomber dans le style orientaliste ?

Ce défi, Houria l'a accompli dans la villa KLM à Marrakech (celle de Kamel le magicien). Elle est partie d'une villa ultra-moderne et l'a revisitée à la marocaine, épurée, où chaque touche (mur, poutre, escalier) est transformée par des maîtres artisans. C'est un retour aux sources tout en gardant les volumes et l'esprit contemporain.

Houria collabore avec les maîtres artisans au Maroc, comme s'ils étaient tous un peu son père. Elle travaille avec :

Elle respecte leurs méthodes et leur rythme de production. Ensemble, ils perpétuent l'héritage de l'artisanat marocain, mêlant savoir-faire ancestral et créativité contemporaine.

Objectif : transmettre aux jeunes générations une technique artisanale vivante et marocaine.

Elle compare ça à l'art culinaire : deux ingrédients (matières terrestres marocaines + main de l'homme marocain) composent une recette inimitable, que même l'intelligence artificielle ne pourra défier.

Guidée par la passion de partager, Houria développe aujourd'hui sa ligne de mobiliers MAHLEM, avec sa meilleure amie Cathy Larrieu et une équipe mixte passionnée.

L'univers de MAHLEM rend hommage à la maîtrise des artisans berbères et de Marrakech, alliant traditions et design contemporain.